mercredi 24 août 2016

L'Union en Famille: Gérer le trop plein émotionnel des enfants

  



    La fin des vacances approche et l'impression que nos enfants soient plus excités,excitables n'est pas une illusion !
 Non, ils le sont plus en ce moment car eux aussi appréhendent ou languissent de retrouver les copains de l'école. Et vous les parents, vous avez soit repris le travail soit vous arrivez en bout de course et avec un peu de honte, vous aimeriez que la rentrée des classes soit plus proche ! Aucune culpabilité : ce sentiment est normal. Quand nos enfants sont continuellement avec nous, on peut se sentir proche de l'épuisement et lorsqu'ils sont absents,ils nous manquent cruellement... C'est ce que l'on nomme la dualité parentale.

Dans cet article, il sera question de parvenir à gérer les trop pleins émotionnels des deux partis : le parent et l'enfant. Comment parvenir à canaliser son enfant lorsque soi-même, on se sent à bout ?



Observons :

J'ai accouché il y a maintenant un mois de notre troisième enfant: un petit garçon, Icare. Son frère et sa sœur sont comblés . Mais respecter son sommeil est une des règles les plus compliquées à respecter, pour eux. De ce fait, gérer ses réveils intempestifs, l'allaitement tout en ne négligeant pas les besoins élémentaires comme ludiques des deux aînés est pour moi important.Si les règles énoncées sont respectées: cela se fait avec facilité.
Les règles étant de ne pas réveiller Icare, de ne pas crier, ne pas sauter sur le canapé, ranger les jeux au fur et à mesure que l'on n'y joue plus etc...
Ces règles sont connues de mes deux premiers enfants et ils sont en age de les comprendre. Or, de manière régulière et systématique, ils franchissent et dépassent ces règles. Alors s’ensuivent pleurs d'Icare, fatigue parentale et rires de nos ainés...Forcément ce comportement est pour nous, parents, insupportable et surtout irrespectueux pour le bien être d'Icare.
 Mais on se dit que nos enfants, eux, ne voient pas les choses de la même manière. Alors on leur explique l'importance du sommeil pour Icare, on joue avec eux, on sort beaucoup pour faire des activités (vive le portage !)... Mais rien n'y fait, en cette fin des vacances , les règles sont difficiles à respecter... Les réponses de nos deux premiers: des hurlements, des coups de pieds... Les mots ne sont plus entendus, refus de câlins, notre patience parentale est mise à mal car l'impression d'être ignoré et surtout de devoir subir d'un coup des enfants que l'on ne reconnait plus fait mal...
Alors, quelle solution pour que cette situation de montée en pression cesse ?



Exercice :

C'est arrivé à ma fille ce matin.
Le dialogue était rompu: elle se roulait par terre et hurlait de toutes ses forces son mécontentement. Je me suis placée à sa hauteur et je lui ai demandé de choisir entre deux solutions :

- soit on respirait ensemble et jusqu'à ce qu'elle se sente mieux
-soit elle montait à l'étage dans sa chambre , je l'y accompagnais et ensuite , je redescendrais. Elle, pourra s'y retrouver, exprimer toute son énergie et lorsqu'elle se sentira mieux, pourra redescendre d'elle-même.

Arsinoé a refusé en hurlant: " NON !"
J'ai réitéré ma demande en lui limitant sa réponse dans le temps en comptant jusqu'à trois. Si la réponse n'était pas donnée, c'est moi qui serais obligée de choisir pour elle dans ce cas.
Arsinoé a refusé de choisir, j'ai donc choisi la deuxième solution. Au bout de cinq minutes, Arsinoé est redescendue en me disant :"c'est bon maman". Alors, je suis allée à sa rencontre et je me suis mise à sa hauteur afin de lui demander si elle se sentait mieux et si l'on pouvait se faire un câlin. Arsinoé m'a répondu par l'affirmative et on a pu poursuivre nos activités matinales avec sérénité.




Pourquoi cela fonctionne vraiment ?

Cette façon de procéder demeure bienveillant car on laisse des choix à l'enfant tout en lui montrant des limites. En l’occurrence, Arsinoé ne parvenait pas à apaiser son tourment et ses deux frères ainsi que nous, ses parents, nous ne pouvions échanger autour du petit-déjeuner.
Ainsi, exposer à un enfant de 3 ans des choix limités (2) puis renouveler la proposition mais cette fois dans un temps circoncis (en disant à haute voix 1.2.3) concentre l'enfant sur l'objectif de fin. Dans le cas exposé, Arsinoé ne parvenant pas à renouer avec elle-même , elle se trouvait dans l'incapacité momentané de choisir.
Par un ton calme, sans élever la voix, c'est donc moi qui choisis et qui l'accompagne dans son lieu à elle. Ce lieu, c'est sa chambre, c'est elle qui le crée , qui le modèle à son goût, c'est donc un lieu rassurant. Je la laisse tout en lui disant où je suis et qu'elle peut venir dès qu'elle se sent mieux.Mais  là ce comportement fait mal à tout le monde et est difficile à vivre pour chaque membre de notre famille.
Pendant 5 bonnes minutes, Arsinoé a laissé sortir toute sa colère et lorsqu'elle s'est sentie bien me l'a dit. Et ce n'est qu'à ce moment là que je suis allée vers elle.
Bien sûr, pour que cela fonctionne vraiment, il est important de parler dans les moments calmes des émotions qui nous traversent, du droit à la colère et que nous aussi, nous avons besoin de nous éloigner pour nous retrouver.
Si j'avais répondu avec colère au comportement d'Arsinoé, ses émotions se seraient amplifiées car si l'adulte ne parvient pas à gérer ses émotions, l'enfant se retrouve dans l'incompréhension ... En effet, comment demander à son enfant de se calmer si nous-même nous en sommes incapables ?
Alors oui l'isolement tant pour l'adulte que pour l'enfant est nécessaire pour se retrouver.

Enfin, je n'utilise pas le : "tu " avec des phrases du style :"tu es impossible, tu ennuies tout le monde...", je privilégie les expressions suivantes : "ce comportement te fatigue et nous fatigue, ce comportement n'est pas possible..."
Car il s'agit bien d'un comportement soit un moment passager et non un trait de son caractère défini qui est sous-entendu dans un "tu" accusateur. D'où l'importance dans un conflit, de s'abstenir d'employer le "TU".


L'important dans ces situations est de ne surtout pas attendre le non-retour de nos émotions. Lorsque le dialogue est rompu et que l'on sent l'exacerbation, la colère monter en nous, la solution exposée précédemment permet d'anticiper un comportement non-bienveillant.

Quels résultats à long terme ?

Cet outil de gestion fonctionne tant avec les enfants qu'avec les adultes. Concernant les parents donc vous, il est bon que vous l'utilisiez pour vous-même lorsque cela est nécessaire et que vos enfants puissent voir que vous l'employez avant même de leur proposer.
Des échanges sur la gestion et reconnaissance des émotions seront aussi nécessaires.
L'enfant se sent accompagné dans ses émotions par un adulte compréhensif mais il se sent également écouté lorsque l'adulte nomme des propositions d'émotions et surtout l'enfant se sent reconnu par un adulte calme et poseur de limites. C'est l'enfant lui-même qui apprend à reconnaitre quand il se sent prêt à revenir vers les autres et ce n'est surtout pas l'adulte qui lui impose. L'enfant apprend ainsi petit à petit à écouter son corps et à se responsabiliser. Lorsqu'il se sent prêt, il sait qu'un adulte est là pour l'accueillir et le câliner, cela lui aide à développer sa confiance et tout son potentiel futur.

"N'oublions pas que les petites émotions sont les grands capitaines de nos vies et qu'à celles-là, nous y obéissons sans le savoir"
                                      Vincent Van Gogh












mardi 1 mars 2016

Comment gérer son temps avec un ou plusieurs enfants ?




Cette question revient souvent lorsqu’on est parent. En
effet,  apprendre à coordonner son temps
personnel, professionnel tout en intégrant ce temps familial est un
incontournable du quotidien. Souvent c’est une source de stress et d’angoisses
pour les parents qui souhaitent parvenir à tout concilier. Sans compter qu’une
certaine culpabilité peut poindre lorsqu’on ne parvient pas à répondre à nos
besoins et à ceux de notre entourage, on ne se sent pas en adéquation avec ce
que l’on aimerait transmettre de nous-même : c’est un véritable défi que
nous lance la vie moderne.
Or, il est possible de parvenir à créer un équilibre  entre tous ces objectifs et garantir à chacun
et surtout à soi-même, une part de temps et d’attention. Le secret ? Il va
vous être dévoilé au cours de cet article.



 Observons :

Dans l’idée de préparer nos prochaines vacances, je me rends
compte trois jours avant de partir que j’ai oublié de rendre les livres et les
jeux empruntés. Or, travaillant, je n’ai que le mercredi de libre afin
d’insérer cette tâche dans un mercredi d’ores et déjà bien chargé :
coiffeur à 13h00, dentiste 16h00, courses aux cadeaux et vêtements. Sans
compter que la présence de mes enfants lors de la remise des emprunts nécessite
forcément une envie de jouer à la bibliothèque ou ludothèque.
Alors que faire ? Les laisser dans la voiture ?
Cela me fait peur pour leur sécurité et par ailleurs, les enfants vont
forcément reconnaitre le lieu: j’appréhende leur mal être et leurs
supplications. Je vois que je n’ai pas le choix et je décide d’inclure un temps
ludothèque dans ma matinée.  J’estime un temps d’1h00 de jeux où je serai à leurs côtés pour partager leurs envies et
leur imaginaire. Par contre, j’établis mentalement que le trajet pour accéder à
la ludothèque nécessite 20 minutes, qu’ils ont besoin de 40 minutes pour se
préparer et petit-déjeuner  et j’anticipe
ainsi leur lever.
Mais, si je souhaite être à l'heure  à mon rendez-vous chez le coiffeur, j’anticipe le trajet
 pour aller en ville et où je vais garer
la voiture. Il faut également que nous puissions manger  avant pendant au moins une heure  Je choisis un lieu proche de chez le coiffeur
et apprécié des enfants, j’assure ainsi un succès auprès de mes enfants ! Par
contre, je sais que mon rendez-vous chez le coiffeur durera 2h30 minimum, alors
comment les occuper pendant tout ce temps ? Dans ce cas et
exceptionnellement, je prévois de leur laisser regarder, sur mon téléphone,
leurs dessins animés. Aussi, règle très importante : vérifier le niveau de
batterie et la charger (si cela n’a pas été fait dans la nuit) au moment où les
enfants se réveillent !
Enfin, pour aller du coiffeur chez le dentiste, j’organise
le trajet  en métro ce qui plaira aux
enfants et les amusera. Chez le dentiste, je sais que celui-ci a tout pour
occuper les enfants pendant les soins de maman !
De ce fait, chaque partie de cette journée censée être
difficile à gérer avec deux enfants et moi, j’oubliais de le mentionner,
enceinte, se déroula parfaitement. Car, chaque moment a été consciencieusement
appréhendé et surtout intercalé de pauses ludiques  destinées uniquement au défoulement  des enfants.
J’ai remercié mes enfants après mon rendez-vous chez le
dentiste pour leur comportement et leur responsabilisation. Il étaient très
fiers en entendant mes mots.


Exercice :

Gérer son temps de manière optimum avec ses enfants c’est
apprendre à visualiser les données que nous maitrisons et prévoir des temps
aléatoires qui sont indépendants de notre volonté comme : une mauvaise
circulation routière, une panne de métro, un retard de service au restaurant (privilégiez
donc les restaurants avec buffets en libre- service)…
Cette visualisation est obligatoire pour cadrer les
objectifs d’une journée marathon mais également pour en discuter avec les
enfants et les rassurer sur le déroulement de celle-ci. Il ne faut pas avoir
peur d’en parler 2/3 jours avant avec des enfants ayant au moins 4 ans. Ils
peuvent bien visualiser avec vous cette journée et surtout ils se sentent
inclus dans votre vie et voit l’importance que vous leur accordez  en partageant avec eux cet emploi du temps.  Et pour vous, ce n’est plus une source de stress
car vous aurez appréhendé les horaires et surtout vous sentirez que vous
optimisez à la fois votre temps de rendez-vous obligatoires tout en partageant un
temps familial heureux.
Si vous avez du mal au début à visualiser mentalement vos
objectifs, n’hésitez pas à prendre une feuille et un crayon afin d’écrire les
étapes  et entre chacune d’elles,
prévoyez des temps intermédiaires qui éviteront l’ennui ou l’énervement de vos
enfants. Préparez les modes et temps de trajets (il existe de nombreuses
applications Smartphone le permettant).
N’oubliez pas lors de la fin de la validation de vos
objectifs de remercier vos enfants pour leur participation et leur patience. Félicitez-vous
aussi pour  votre comportement et d’être
parvenu à visualiser une journée marathon. Et si vous n’avez  fait qu’une partie de vos objectifs,
félicitez-vous également car c’est tout de même une réussite § Soyez indulgent
et bienveillant envers vous-même.

Pourquoi cela marche vraiment ?

La prévisualisation des événements d’une journée mentale ou
par écrit fonctionne du moment qu’il y a une certaine souplesse dans le cadre
temps. Elle permet de prendre le temps d’expliquer aux enfants ce qui les attend.
En leur disant, on se répète cet emploi du temps et cela rassure à la fois
notre enfant et nous-même. On a une certaine maitrise sur le temps  et on s’allège d’un stress inévitable et forcément d’énervements vis-à-vis de nos enfants comme de nous-même.




Quels résultats à long terme ?

Adopter cette habitude de prévisualisation, c’est
s’affranchir de règles sociales qui demandent à l’enfant de suivre sans
broncher ses parents .Ces derniers s’évertueront à le maintenir dans un calme
apparent en puisant dans leur énergie de manière excessive. De ce fait,
agacements, énervements et cris de part et d’autre vont poindre. Peut-être que
les objectifs seront atteints mais à quels prix ? Douleurs psychologiques,
physiologiques (maux de ventre, de dos, de tête…)
Or, lorsqu’il est possible d’éviter tout ces désagréments,
pourquoi ne pas faire autrement ? Vous ne prenez aucun risque à tenter
d’optimiser votre temps et votre santé.
Vous pouvez ainsi responsabiliser très tôt votre enfant en
partageant avec lui vos impératifs tout lui montrant que vous pouvez être un
parent créatif et ingénieux dans la gestion de ce temps. Pourquoi ne pas lui
proposer même un jeu ? Je dirais que lorsque l’enfant grandit et quand
vous le sentez capable, vous pouvez même lui proposer d’organiser cette
journée. Et chacun de votre côté, vous pouvez élaborer une optimisation et
ensuite comparer laquelle des deux est la meilleure ! Vous pouvez ainsi
échanger vos idées, mettre en lumière vos envies et obligations… Ce moment de
préparatifs devient un temps d’échanges et de discussions qui apprend à la fois
l’écoute, l’ouverture d’esprit et la gestion du temps. 

Alors épanouissez-vous dans vos obligations et vie familiale, rien n’est opposable, tout est conciliable !