mercredi 30 septembre 2015

L'école... sans la pression , la vie...autrement.







La rentrée vient de se dérouler il y a quelques semaines et il parait bon d'établir un bilan émotionnel. Que ressentez-vous lorsque vous déposez ou récupérez votre enfant à l'école. Quelles sont les questions ou les phrases qui vous viennent à l'esprit ?
Quelles sont les émotions que vous ressentez ? Vivez-vous à travers votre enfant vos craintes ou doutes de votre passé de petit écolier ?

Nous allons aborder au travers de cet article tout ceci et comment peut -on aller au delà de sa propre histoire  par des outils utilisés en psychothérapie positive ?

Observons :

L'âge moyen de la rentrée à l'école est trois ans. Certains enfants se sentent plus prêts que d'autres à aborder ce nouveau chemin. C'est pour beaucoup un nouveau rythme . Si pour un enfant tout ceci est nouveau et s'il va situer sa démarche dans la découverte du lieu, des personnes, du matériel ... Qu'en est-il de votre vision ? Avez-vous discuté de tout ceci avant la rentrée de votre enfant ?
Pour beaucoup de parents, l'école est un enjeu et souvent, on n'hésite pas à dire : "mais si, l'école c'est bien , tu vas apprendre plein de choses, tu vas découvrir de nouveaux petits copains..."
Dans le fond, tout ceci est vrai ...
Mais lorsque vous retrouvez votre enfant le soir, votre besoin d'être rassurée sur sa journée ne vous amène-t-il pas à lui demander : "Alors comment c'était ? Qu'as-tu fait ? ..." Et je suppose que dans la plupart des cas, vous avez des réponses très peu détaillées ...
Et lorsque l'enfant grandit: "As-tu bien travaillé ? Qu'as-tu appris ? As-tu écouté la maîtresse/le professeur ?..."

Ces questions sont pour les parents justes car ils sont inquiets pour leur enfant. Quant à l'enfant lui-même, ce questionnaire quotidien peut devenir très rapidement rébarbatif...

Si je prends l'exemple de mon fils, lorsqu'on lui demande: " En quelle classe es-tu ?"
Sa réponse :"Occitan". Il est dans une calandreta, une école alternative immersive occitan . Pour lui, en pédagogie Freinet, il ne se sent pas dans une classe mais bien dans un groupe uni . En effet, discerner les classes c'est déjà instaurer une classe, un niveau et donc une comparaison avec d'autres enfants.
On peut s'interroger sur le besoin de niveau, de section par rapport à un ensemble maternelle. Est-ce vraiment utile ? Tout l'intérêt de la question est de bien percevoir qu'il y a peut-être d'autres questions que l'on pose rarement et qui amèneront les enfants et les parents dans un échange complètement différent sur la vision du temps passé à l'école.




Exercices :

Un premier exercice que l'on nommera reformulation permet de modifier l'angle des questions.

- Qu'as-tu fait à l'école ? se transforme en : Aujourd'hui, as-t ressenti du bonheur à être avec tes amis?
- Qu'as-tu appris à l'école ? se transforme en : Aujourd'hui, as-tu aimé entendre de nouvelles choses ?
- Est-ce que tu as écouté la maîtresse/le professeur ? se transforme en : Aujourd'hui, as-tu apprécié les moments avec ta maîtresse/ton professeur ?

Ces reformulations permettent de renforcer les émotions et les sentiments de votre enfant. Ce sont des questions ouvertes qui se fixent sur un ressenti et non sur des visées apprentissages pures.

Un deuxième exercice : appelé le moment d'échanges des trois bonheurs

Cet exercice consiste à prendre le temps, le soir, d'échanger pour chaque membre de la famille sur nos trois moments préférés de la journée qui vient de s'écouler. Ces moments préférés sont divers et peuvent être:
- avoir senti une belle odeur
- avoir vu une jolie fleur
-avoir aimé discuter avec une personne ...
Cela peut-être une petite chose comme une grande, peu importe, du moment que vous vous rappelez de ce bon moment passé. Pour votre enfant, c'est la même chose. Et si au début, cela peut paraître compliqué, l'habitude de ce rituel facilitera les échanges.




Pourquoi cela marche vraiment ?

Concernant le premier exercice, les reformulations accentuent l'intérêt des moments passés avec autrui et amènent l'enfant à ressentir l'instant passé. L'intérêt est d'amener l'enfant à intégrer ce questionnement et à se l'appliquer au moment où il vit les choses. C'est ainsi qu'il apprend (sans s'en rendre compte) un grand outil de la psychothérapie positive : la pleine -conscience ou mindfullness.
Cet outil permet d'apprécier l'instant présent et vivre pleinement les actions qui se déroulent autour de nous. La concentration est ainsi à son maximum de la potentialité possible.

Le deuxième exercice est un soutien au premier exercice car il instaure la pleine conscience au quotidien par tout les membres de la famille.  On amène l'enfant à établir un bilan de sa journée.Et lorsqu'un enfant se rend compte que ses parents, frères ou sœurs utilisent cet outil également , c'est sa confiance à exprimer ses émotions, ses sentiments et ressentis qui est décuplée. Au travers du cercle familial, le soutien peut-être grand pour développer l'expression et l'autonomie émotionnelle de l'enfant.
Mais cet exercice développe également l'écoute envers l'autre, l'empathie qui est quelque chose de naturel mais qui peut s'étioler lorsque l'enfant grandit ...

Ces deux exercices travaillent sur la pleine-conscience, les échanges et l'empathie. Ils apportent beaucoup de sérénité dans les échanges familiaux car chaque membre sait que les autres ont la capacité de l'écouter.


Quels résultats à long terme ?

L'enfant qui grandit dans un cercle familial pratiquant la pleine-conscience va utiliser cet outil naturellement. En grandissant, il y mettra un terme et en comprendra les nombreux enjeux à pratiquer au quotidien cette méthode.
Ainsi, il a été reconnu scientifiquement par Martin Seligman ( psychologue et fondateur de la psychologie positive) qu'utiliser un outil si positif améliore le quotidien des personnes. Ces dernières sont moins sujettes au stress,à la tristesse ou à la dépression. En effet, lorsque l'individu ressent même brièvement un état négatif, il va s'en rendre compte et va adopter une stratégie de pleine conscience de manière naturelle. Il va ainsi prendre de la distance face à son état, l'observer sans juger ( visualisation d'un nuage qui passe) , remarquer ce qu'il ressent physiquement (douleurs au ventre, maux de tête...)et mentalement (idées noires qui défilent) et laisser aller cet état pour s'attacher à des moments positifs qu'il vient de vivre ou qu'il a vécu quelques jours avant.
Ce processus rend maître la personne de ses émotions et la renforce dans sa confiance. Offrir cet outil à son enfant, cette habitude de vie c'est lui permettre d'explorer librement son réservoir émotionnel sans juger, sans culpabiliser en étant tout simplement à l'écoute de son corps et de son mental.

Les enfants sont étonnants et apprennent généralement très rapidement à utiliser cet outil. Certains même le fond naturellement :"maman je me sens triste et j'ai mal à la tête". L'essentiel étant dans l'accompagnement et établir ce rituel avec les questions du premier exercice permet sur le long terme de faire grandir l'individu qui sommeille en nous tous.
L'école peut faire grandir mais utiliser ce que votre enfant y ressent va le transformer et vous aussi !

Alors en pleine conscience êtes-vous prêt ?